Trois raisons évoquées pour justifier la persistance de l’inceste :

1-      Sur les maux qui résulteraient pour la famille en particulier et la société en général, des relations sexuelles au sein de la famille conjugale.

-          Empêche la formation de vastes réseaux de relations sociales, selon cette théorie, cela implique que les gens qui ont commis l’inceste ne recherchent plus d’autre partenaire sexuelle, hors rien ne prouve cette affirmation.

-          Perte de l’identité : il y a confusion entre le rôle sociologique et biologique.

-          Le refus de partager un partenaire sexuel : C’est faux, au Tibet, il y a de la polyandrie fraternelle, et plusieurs sociétés acceptent le partage.

-          Effets génétique néfaste : Ce n’est pas prouvé, exemple chez les chiens ça n’a pas vraiment d’impact.

2-      Sur les raisons qui incitent l’homme à pratiquer ou bien à éviter ce genre de relations

-          Il existe des instincts : Si ça existait, pourquoi édicter des interdictions

-          Selon Westermarck, l’accoutumance crée l’indifférence :

-          Nous voulons tous commettre l’inceste (Freud) : Il nous fallait devenir non incestueux pour accéder à la condition de l’homme.

-          Motivations conscientes ou inconscientes qui incitent les gens à commettre l’inceste ou à le punir : conditionnement précoce ou héritage ancestrale.

-          On explique pas pourquoi les gens ne commettent pas l’inceste, ni pourquoi ils le proscrivent : On peut soit penser qu’ils ont consciences des conséquences néfastes ou qu’ils ont hérités de l’attitude appropriée. On doit tenir compte des conséquences du refus de l’inceste et des motivations de ce refus.

3-      Sur les raisons qui incitent la plupart des sociétés à interdire ou à punir toute infraction à la règle.

Trois types de raisons :

-          Survie du groupe

-          Sentiments des individus

-          Respects des lois. 

Il y a sujets qui interviennent : Le tabou de l’inceste, l’origine et la persistance de ces tabous et de ces règles et les conséquences, les motivations et les sanctions.  

L’existence d’universalité rend irréconciliables diverses propositions :

1-      Les relations sexuelles doivent être proscrites à l’intérieur de la famille sous peine de créer entre les hommes et les femmes des rivalités désastreuses qui saperaient l’autorité parentale, feraient régner la discorde.

2-      Les relations sexuelles doivent être proscrites à l’intérieur de la famille sous peine de canaliser l’énergie libidinale des individus vers leurs proches parents, ce qui aurait pour effet de les empêcher le moment venu, de se détacher de la cellule familiale.

3-      Les gens éprouvent d’intenses désirs incestueux et c’est pour les refouler qu’ils promulguent des sanctions rigoureuses contre l’inceste.

4-      Entre gens élevés ensemble depuis l’enfance, le désir sexuel s’émousse et ils répugnent à l’inceste.  

Sans doute peut-on expliquer ces écarts différentiels, reste qu’il serait pour le moins curieux qu’une gamme complète de causes différentes ait abouti indépendamment à des résultats identiques dans presque toutes les sociétés du globe. 

♣ Comme l’humain est un produit tardif de l’évolution au même type que les grands mammifères, il est doté de certains mécanismes identiques à ceux de ces grands mammifères : mécanismes à combattre l’endogamie comme la compétition entre générations, l’expulsion des jeunes par les adultes, les relations de promiscuité réduisent également les unions consanguines dans la mesure où elles favoriseraient les accouplements en dehors de la famille.  

♣ Le problème est donc celui d’une espèce incapable d’expulser les jeunes dont les pulsions sexuelles grandissantes menacent la stabilité du groupe.  

Théorie de la sélection naturelle

Une autre théorie explique que la sélection naturelle opérait de manière à promouvoir la survie des groupes qui se cherchaient ailleurs des partenaires sexuels et le dépérissement des autres. Cette théorie a, par contre, de nombreuses failles, les faits génétiques et la présence à une époque très reculée de groupement spécifiquement familiaux de l’autre.  Mais si nous admettons qu’une telle évolution a pu se produire, le tabou de l’inceste apparaît comme un mécanisme qui a prévalu en raison de son efficacité en matière de sélection. La cause est donc la sélection naturelle, mais la persistance provient du fait des importantes conséquences sociologiques et crée donc un instinct. Il a pu se créer un syndrome de traits biologiques associés à la pulsion sexuelle, et au plus important des mécanismes évolutionnaires, la conscience. 

-          La capacité que l’homme possède d’inhiber ses désirs individuels au profit du bien général est localisée dans le système nerveux central et permet de se soumettre aux règles apprises. Exemple, la culpabilité  est un moyen de se rappeler qu’on a enfreint les règles.

-          Selon cette théorie, il y a des milliers d’années, seuls les groupes qui avaient instauré le tabou de l’inceste et qui étaient capables d’inhiber leurs pulsions sexuelles survécurent. 

Théorie de l’état démographique

Affirme que l’état démographique des premiers groupes humains rendait les rapports sexuels entre consanguins relativement difficiles. À cause de l’espérance de vie limitée, la puberté tardive, la mortalité infantile élevée et l’allaitement prolongé, ce qui fait qu’entre le moment où un enfant peut procréer et le temps où les parents sont toujours en vie et apte à procréer, il ne reste pas beaucoup de temps. Comme une division du travail était aussi nécessaire à l’époque, un homme cherchait une compagne, mais aussi une partenaire de travail. Ils étaient donc dans l’impossibilité matérielle de commettre l’inceste.

Faiblesses : la division du travail n’est pas prouvée ni l’effet de l’allaitement prolongée sur la fertilité.  

Ces deux théories postulent que la prévention des unions consanguines est un avantage parmi la prohibition de l’inceste tout comme l’établissement de réseaux d’alliances plus étendus utiles à des fins défensives et économiques. Selon la première théorie, c’est pour ces raisons que la prohibition s’est maintenue.  

♣ Dans certaines sociétés l’inceste est autorisée : Lorsque les avantages de l’interdit en sont venus à s’estomper et ceux des unions consanguines à se préciser, celles-ci furent autorisées, voire encouragées. (exemple familles royales) Et c’est ainsi que la théorie démographique parvient à intégrer en un même système l’origine de la prohibition et sa persistance.  

♣ En examinant la question de la malléabilité de l’être humain, on en arrive à expliquer dans une certaine mesure la diversité des réactions à l’inceste. Nos pulsions sexuelles sont fortement soumises à variation et à perversion.  On cherche toujours plus à prévenir l’inceste plutôt que de l’éviter.  

♣ Il faut par contre savoir que toutes les sanctions pour crime d’inceste sont souvent bénignes et que les manœuvres d’évitement sont loin d’être rigoureuses. 

 La férocité de ces sanctions est probablement proportionnelle à la férocité générale de la société considérée et à son attitude devant les choses du sexe.  

Deux situations opposées

1-      Processus de socialisation est simple (frère sœur, parents,) leur attirance sexuelle réciproque en est comme émoussée et tant qu’il y aura de nombreux objets sexuels en dehors de la famille, les enfants iront chercher un partenaire sexuel ailleurs; puisque la constante récurrence d’un même stimulus provoque une réaction de saturation, aboutissant à l’ennui.

2-      Vie sexuelle de la famille est rien moins que libre : pour diverses raisons la pudeur et la retenue sont de mise entre proches parents et ceux-ci demeurent étrangers les uns des autres. À l’adolescence l’attirance sexuelle qu’ils éprouvent réciproquement ne sera nullement émoussée car aucune accoutumance capable de provoquer une aversion naturelle ne sera intervenue.

Cette explication permet de rendre compte de la diversité des variations et résout également le problème de l’opposition en apparence irréductible entre la théorie de Freud (désir naturel) et celle de Westermack (aversion naturelle). 

Comme avec le temps la prohibition s’est maintenue, on peut penser qu’il y a soit des facteurs biologiques qui se seraient développés au cours du processus de sélection naturelle, soit que ces facteurs aient suscités l’aversion de l’inceste, soit que d’autres réactions d’inhibition soient apparues.

 
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